L’hérédité astrale
par Patrick Giani
Hérédité astrale : Qu’il existe des concordances et des similitudes planétaires entre les thèmes des membres d’une famille, c’est indéniable. Tous les astrologues, qu’ils soient traditionnels ou modernes, le reconnaissent.
Cependant, en étudiant de près les synastries (comparaisons de thèmes) on en vient à se poser des questions essentielles : pourquoi mon père a-t-il un Saturne dominant comme moi ? Ne sommes-nous pas orientés socialement dans la même direction ? Pourquoi ma cousine et ma tante ont-elles une opposition Lune-Vénus dans l’axe des maisons IV/X ? Si ceci explique leurs difficultés sentimentales, cela n’explique pas forcément pourquoi ma cousine « calque » ses rapports aux enfants sur sa mère…
Puis nous poussons plus loin la recherche, et là nous mettons le doigt sur une conjonction qui a son importance : l’une des planètes de l’une se trouve « pile » sur le Noeud Sud de l’autre ! ou bien l’axe des Noeuds Lunaires de l’un se superpose à l’axe Milieu du Ciel/Fond du Ciel de l’autre, ou encore le régent karmique (maître planétaire) du Noeud Sud de l’un se trouve conjoint au Soleil ou à la Lune de l’autre, etc…
Dès lors, tout semble s’éclairer, car nous comprenons les liens subtils qui unissent les membres d’une même famille. Nous adoptons alors un regard totalement différent sur les relations qui unissent les êtres. Nous nous apercevons que les véritables motivations de chacun ne sont pas vraiment celles que nous imaginions; ou bien que, sous-jacente à ces motivations, une trame essentielle se tisse depuis des siècles, répétant certains schémas, d’incarnations en incarnations.
Il arrive bien entendu qu’un natif n’ait pas de liens karmiques importants avec ses proches, mais ceci est extrêmement rare.
Si votre mère a été votre soeur il y a deux cent ans, votre frère l’un de vos meilleurs amis dans la vie précédente ou votre partenaire actuel l’une de vos filles, ce n’est pas dû au hasard. Si les êtres se suivent ainsi de vies en vies, c’est pour expérimenter la multiplicité des relations humaines, pour apprendre les uns les autres à mieux vivre, à mieux… s’aimer finalement.
La différence étant cependant que priorité est accordée à l’évolution de l’être, afin que chaque entité progresse – chacune à son rythme – vers l’Unité, vers la Divinité.
L’astrologie vue sous cet angle peut réellement aider les membres d’une même famille; d’une part à mieux se comprendre, d’autre part à régler les problèmes éventuels.
Pour ma part, lorsqu’une personne me demande une consultation pour son fils ou sa fille « qui a de gros problèmes en ce moment », je lui demande également sa propre date de naissance ainsi que celle de son conjoint. Car le plus souvent nous retrouvons les réponses aux problèmes posés dans l’un ou l’autre des thèmes. Il arrive d’ailleurs fréquemment que nous faisions ainsi « d’une pierre deux coups » en mettant le doigt là où le bât blessait, pour l’une comme pour l’autre.
L’hérédité astrale
La famille : refuge ou boulet ?
Les maisons qui correspondent aux diverses facettes de la famille sont de toute évidence la IV (la maison de… la maison!), la III (frères, soeurs, cousins et amis d’enfance) et la V (maison de l’amour et des enfants).
Et il est vrai que, lorsqu’on dresse une Carte du ciel et que la majorité des planètes sont regroupées dans ce secteur, la famille a pour cette personne une grande importance. Cela est plus ou moins bien vécu selon que les planètes reçoivent des aspects harmoniques ou dissonants, et selon la « qualité » des planètes situées dans ces secteurs.
Le dessin astrologique du « bol » (toutes les planètes au-dessous de l’horizon) met toujours l’accent sur les efforts à faire pour « couper le cordon ». Le plus souvent, la famille est alors vécue comme un boulet (souvent de façon inconsciente), ou comme un frein à la réalisation sociale symbolisée par la maison X.
A la pratique les planètes Mars, Saturne ou Pluton situées en Cancer ou en IV font peser un climat assez lourd et contraignant sur la vie du sujet. Il y a souvent violence au foyer ou dureté dans l’éducation reçue (surtout avec Mars conjoint Saturne).
Un autre cas avec Saturne est sa position en III : soit la personne a éprouvé des difficultés dans ses études (elle a eu affaire à des professeurs du genre « Père fouettard), soit elle a dû s’occuper de l’éducation de l’un de ses frères ou soeurs. Quant à sa position en V, elle n’amène pas forcément la stérilité ou le célibat ; cette position se rencontre aussi chez des mères de famille ayant plusieurs enfants ; par contre, ce qui est notable c’est que les rôles sont alors souvent inversés : la fille s’occupe de sa mère (la native) ou le fils remonte l’entreprise défaillante du père.
Autre mythe concernant la maison V : la présence de Pluton dans ce secteur, considéré la plupart du temps comme une impossibilité d’avoir des enfants, ou qui signe la mort d’un enfant. Le sens psychologique profond d’un tel Pluton est une tendance à se « saborder » dans le domaine sentimental, car la nature est très portée sur les fantasmes amoureux et se laisse parfois dominer par ses instincts. Et comme la personne cultive de façon inconsciente une certaine culpabilité, un avortement traumatisant ou une épreuve par un enfant est possible (il faut que Pluton reçoive des aspects dissonants). Quoi qu’il en soit, sur le plan psychologique, cela a toujours un rapport avec la « mort symbolique de l’enfant en soi ». Cependant, la personne peut sublimer ces tendances par la création, ou grâce à une activité en rapport avec la mise en scène (peinture, théâtre, jeux de rôles, musique de scène, etc.).
L’hérédité astrale
La famille considérée comme un refuge se retrouve donc le plus souvent dans le symbolisme Cancer : un amas de planètes ou la présence d’une Lune dissonante dans ce signe révèle fréquemment une nature « frileuse », immature, chauvine même.
La famille considérée comme un boulet se retrouve le plus souvent dans le symbolisme de la maison IV : un amas ou la présence d’une Lune dissonante dans ce secteur révèle fréquemment une attache quasi viscérale à la famille dont on a du mal à se défaire. D’humeur assez casanière, la personne a du mal à s’affirmer, à l’extérieur comme à l’intérieur du « clan » représenté par la famille.
Mais n’oublie-t-on pas d’évoquer, dans ces descriptions somme toute assez critiques, la famille unie, celle qui permet à l’être de grandir et d’évoluer de façon harmonieuse ? Car elle existe, et cela ne dépend pas uniquement des thèmes de naissance mais également d’une volonté et d’une ouverture d’esprit de la part des parents. Dans un foyer où le respect, le dialogue et l’entraide ont une large place, les aspects planétaires de l’un et de l’autre sont toujours mieux vécus, voire transcendés. Dans mes cours, je compare toujours l’axe maison IV-maison X à un arbre. Sans les solides racines de la maison IV, les fruits de la maison X n’ont pas toute leur saveur…